Poèmes

Le Grand Esprit Errant par la Machine Ronde

par Pontus de Tyard

Le grand esprit errant par la machine ronde

Du
Ciel plus haut voûté les innombrables yeux,
Le courbe porte-signe et les estoilez
Dieux
Guide de nos destins, et troupe vagabonde :

Le feu plus
Ethéré, l'aer léger, l'humide
Onde,
Et la terre pesante, au giron fructueux,
Changent incessamment, ou de forme ou de lieux :
Rien n'est constant,
Ah ! rien n'est constant en ce monde.

Si est vraiment, je sens une constance en moy :

L'inviolable, ferme, opiniastre foy,

Qui ne peut jamais croistre, et qui ne peut s'estaindre.

Et dea ! vous ma maistresse, avez vous rien constant ?

Vous plaist-il pas pour moy reciproquer autant ?

He, crainte-crainte,
Helas ! que tu me donne à plaindre.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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