Poèmes

Sonnet Xxv

par Pontus de Tyard

Apres qu'Amour par trop mortelle atteinte
M'eut fait au cœur une playe piteuse,
Et qu'il connut que sa flame amoureuse
Estoit en moy bien ardamment emprainte :

Il retira sa flesche en mon sang teinte,
Laissant en moy son humeur venimeuse :
Mais ma maistresse (helas) trop rigoureuse,
Il ne toucha seulement que par feinte.

Or pour fuir la rigueur, qui me tue,
J'ay fait dessein d'abandonner ce lieu,
Où veit ma douce, et fâcheuse contraire.

Mais pour empesche,
Amour, ce petit
Dieu,
Couvrant mes yeux de son obscure nue,
Ne me permet de mon mal me distraire.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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