J'ay tant crié, o doulce
Mort, renverse
Avec ce corps mon grief torment souz terre,
Que je me sens presque finir la guerre
De l'espérance à mon désir diverse.
Voy,
Dame, voy, que les pleurs que je verse,
Et les souspirs ardens, que je deserre
Hors de mon cœur, et le traict qui m'enferre,
Veullent finir si dure controverse.
Mes pleurs ont ja tant d'humeur attiré,
Et mes soupirs tant d'ardeur respiré,
Et tant de sang ce traict m'ha fait respandre,
Que sans humeur, chaleur, ou sang encore,
Ce peu d'esprit qui m'est resté t'adore
En ce corps sec, froid, pasle, et presque en cendres.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012