Je mesurois pas à pas, et la plaine,
Et l'infini de vostre cruauté,
Et l'obstiné de ma grand' loyauté
Et vostre foy fragile et incertaine.
Je mesurois vostre douceur hauteine,
Vostre angelique et divine beauté,
Et mon désir trop hautement monté,
Et mon ardeur, votre glace et ma peine.
Et ce pendant que mes affections,
Et la rigueur de voz perfections,
J'allois ainsi tristement mesurant :
Sur moy cent fois tournastes vostre veuë,
Sans estre en rien piteusement esmeuë
Du mal, qu'ainsi je souffrois en mourant.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012