Le doute, c'est ce par quoi tu te harponne
Lâche-le, lâche-là, car elle est femelle aussi bien
La doute ou ladoute s'étire en langueurs amères
La voilà qui s'envoile, étouffe ton désir bleui de froid
Seule chose rebelle à redouter, le doute
Non pas la question même plurielle qui tanne
Non pas la réflexion et le silence qui l'escorte
Non pas la belle circonspection de l'aveugle
Le doute est cela qui de toi t'éloigne
T'exhorte à l'interminable attente de certitude
De l'Autre certifiée, par l'Autre accordée enfin
Cet an fin qu'à la décrue trop tard tu cèdes
Le doute. Il a dit que ça menait à perte
Définitivement glabré, éclos dans la tristesse
Ta fanée désirance lassée se suicide au balcon
À chaque fois, à chaque éventrée de ton vouloir
Il a dit du doute qu'il te rompait le nerf à vif
En plus de te tromper sur des vecteurs obliques
En plus d'alourdir tes humeurs de glaires molles
Le doute t'épargne de payer le prix de ton désir
Tu le cultives, il t'es précieux agalma de ton cœur
Tu le soignes quand il a mal et se plaint
Quand il geint abandonné par ta folle pensée
Tu répugnes à le perdre et lui tend à mordre ta main
Et le courage alors, aussi bien femelle au reste
Il t'encourage à le lester le doute, à le jeter
Que dans les flots du torrent il soit lapidé et meure
Détruit par la certitude du désir qui te meut
Le OUI terrasse le dragon de l’irrésolution
Détruit la vermine du scepticisme
Et la maladie du soupçon
Ne cède pas sur ton désir, arme-le plutôt