À Gaston Miron.
Par la besogne oppressante
implacable de la bête,
s'estompe de Christ l'infinie figure.
Par la conquête au mont nu de sa haute mort
des rochers l'effroi déchire l'immuable.
Ô débâcle de mes yeux !
ô panique du soleil !
Où me retrouver ?
où rejoindre mon visage, mes pensées
brûlantes d'éclats de l'éternité?
Et ces abîmes terrifiés qui me renient!
Et ce temps qui se précipite dans les plaies du Pauvre!
Où me réfugier ?
Ô visage de Christ!
visage de l'homme,
ô corps de Christ!
corps de toute chair:
au noir de tes membres j'entends
le fracas blanc de ta gloire,
et me frôlent de grands vols d'ange
dans la fosse de ta mort.
Poème publié et mis à jour le: 18 May 2025