Nous avons beau baver nos plus fières salives,
Leurs yeux sont tout!
Ils rêvent d'aumônes furtives!
Ô chairs de sœurs, ciboires de bonheur!
On peut
Blaguer, la paire est là; comme un et un font deux.
—
Mais ces yeux, plus on va, se fardent de mystère!
—
Eh bien, travaillons à les ramener sur
Terre!
—
Ah! la chasteté n'est en fleur qu'en souvenir!
—
Mais ceux qui l'ont cueillie en renaissent martyrs!
Martyres mutuels ! de frère à sœur, sans
Père !
Comment ne voit-on pas que c'est là notre terre?
Et qu'il n'y a que ça! que le reste est impôts
Dont nous n'avons pas même à chercher l'à-propos!
Il faut répéter ces choses !
Il faut qu'on tette
Ces choses ! jusqu'à ce que la
Terre se mette,
Voyant enfin que
Tout vivotte sans
Témoin, À vivre aussi pour
Elle, et dans son petit coin !
Et c'est bien dans ce sens, moi, qu'au lieu de me taire,
Je persiste à narrer mes petites affaires.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012