Maintenant le soir tombe, l'automne s'approche.
Les sagaies du maïs ploient comme des jouets détrempés.
De nouveaux souffles percent dans l'arrière-vent d'été; ils rouillent la campagne.
Des pommiers brûlent aussi, pris dans les feux des jachères.
C'est le tournant de l'an.
Le grand cellier du terroir embaume.
Les fleurs se froissent lentement à quelque chose d'empoisonné dans l'air.
Des bosquets commencent à mourir.
L'automne prépare son album de souvenirs ; il dessèche et consume.
Vieux philosophe il abstrait et recense pour les serres de l'hiver et les étuis de soie de la neige — pour le printemps bientôt qui y retrouvera ses modèles.
Des cygnes là-bas fouillent inlassablement le grand tablier d'eau sous le ventreO la grande apposition du monde
un champ de roses près d'un champ de blé et deux enfants rouges dans le champ voisin du champ de roses et un champ de maïs près du champ de blé et deux saules vieux
à la jointure ; le chant de deux enfants roses dans le champ de blé près du champ de roses et deux vieux saules qui veillent les roses les blés les enfants rouges et le
maïs
Le bleu boit comme tache
L'encre blanche des nuages
Les enfants sont aussi mon
Chemin de campagne
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017