On va chiper des pommes
on va gauler des noix,
par-dessus les rigoles
les chats font de grands sauts;
raidissant leurs pattes mouillées
les chiens transis marchent sur des échasses,
dans les fossés pleins d’eau hoquettent
de bonheur les derniers crapauds :
l’averse tombe des nuits entières
sur le sol gras du cimetière -
silencieusement il pleut, l’automne,
dans la bouche des jeunes morts…
Extrait de:
Aux portes du labyrinthe (Éditions Flammarion, 1996) Poème publié et mis à jour le: 27 April 2023