Je ne danse pas, je n’adore pas les statues
Qui sont d’or dehors et de sable dedans,
Je ne tope pas quand un type me tend la main,
Qui veut par derrière déchiqueter mon nom.
Je ne m’incline pas devant les jolis bouchers
Qui impudents étalent leur propre déshonneur ;
Je ne défile pas quand le peuple se serre
Devant les chars victorieux de ses vaines idoles.
Je le sais bien, il faut que le chêne succombe,
Pendant qu’au ruisseau le roseau aux courbettes oscillantes
Reste toujours debout dans le vent et la tempête.
Mais dites, que devient pour finir un roseau de ce genre ?
Quel bonheur ! il sert de bâton de marche au damoiseau,
Il sert de tapette à qui nettoie ses bottes.
Poème publié et mis à jour le: 10 August 2017