C'est conscient d'un certain anachronisme que je vous livre cette éructation haineuse à l'envers de laquelle les plus subtils liseurs éprouveront la sensation d'une plainte d'amour masquée.
Suis-je donc misanthrope de fond
Reluisant la tropie du foutre
Suis-je donc égoïste marteleur
Tondeur à gazon parano-maniaque
Suis-je, expédiant tout expédients
L'Intransigeance incarnée
Suis-je, ruiné d'apoplexiques toux
Vergogne nuisible au Soleil même
Suis-je, de n'être pas aoûtien
D'être plutôt aoûtât qu'humoriste
La dernière des lies de chiottes
Le rance croûton de la finitude
De n'aimer point la cohorte vaginale
Variqueuse, cloporteuse et ructante
Suis-je donc ce que je deviens
Un insupportable bourgeois aux allures poètes
Suis-je donc le devenir de la honte
De vomir la plèbe en short, tongs et épuisettes
D'honnir la pubis parasitis estivante
Sous-namie blafard et mal rasé
Et si Dieu voit cette abjecte sauce
Défonçant au réel le littoral marin
Que pense-t-il de ma colère
Que pense-t-il de mon humanité
A vau-l'eau vont les valeurs humides
A vau-l'eau vont les valeurs civiques
Que pense Dieu de cette arrogance
Que pense Dieu de mon emportement
Au péril de la volonté publique
Je dirais, risquant ma civile ubiquité
Je hais le rance, les vacances et certaines odeurs
Que certains corps déplorent
Au delà, je hais d'avoir à partir encore
Moi qui suis déjà tant et tant parti
Loin ou près, mais à grand frais d'âme
J'ai grande douleur à m'arracher
Les aoûtiens partent par devoir
Préserver les droits de ceux qui sont partis
Je hais les aoûtiens
Pour cette plaie qu'ils sont à la plage