J'amasse quelque fois dedans mon pensement
Tous ces cercles roulans qui embrassent le monde :
J'y amasse le feu, l'air, la terre avec l'onde,
Pour rechercher l'autheur de leur commencement.
Là dedans je retire un cinquième élément,
Qui jette la semence en la terre féconde,
Et qui, du plus profond de sa grande arche ronde,
Fait mouvoir les saisons avec son mouvement.
Lors que je pense avoir trouvé une partie
Des causes de ce monde et de l'humaine vie,
Je n'en retire rien qu'un chaos plus souvent.
Voylà de quoy me sert la lecture assidue
D'Aristote, ou
Platon, ou plus souvent je sue :
Puis je me refroidis, sage comme devant.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012