Un petit matin d’été pluvieux
Comme il y en a tant
Sur cet hémisphère
Se découvre
Se dévoile
Puis se déchire
Un peu à la manière de William Faulkner
Lorsqu’il écrivit « Tandis que j’agonise »
Je suis à vingt mille lieues
De me douter
Que cette triste nouvelle
m’ébranlera aussi cruellement
Christian s’en est allé
S’en laissé à quiconque
La moindre adresse
Encore un matin
Encore un train
Qui ne sont ni tout à fait les mêmes
Ni tout à fait d’autres
Les dernières ondées
De l’orage de la nuit passée
S’évaporent dans la rosée
Au travers des vitres
Je contemple le paysage
Mais aussi et surtout
Les reflets des visages
De ceux et celles
Qui comme moi
Sont de ce voyage
De ceux et celles
Dont chaque matin
N’est ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre
Une bonne partie de la soirée
Très apeuré
Il s’était réfugié
Dans un petit quelque chose
Comme un espace
Dans l’entrelacs
D’un millier de pensées
Qui ne sont ni tout à fait les mêmes
Ni tout à fait d’autres
Un petit quelque chose
Tendant à l’osmose