Rencontrée partout.
A tous les étages,
Sur tous les champs d'action,
A tous les degrés
De la profondeur et de l'escalade.
Malgré mes refus.
Que j'aille tout droit,
En diagonale
Ou sans direction.
Accroché par elle,
Toujours.
Elle était là
Ou elle y venait,
Comme la verticale
Et l'horizontale.
Elle n'avait pas
A chercher son chemin.
Elle dressait partout
Son échafaudage,
Elle mettait partout
Son palan, son cric,
Elle installait
Sa ligne de mire
Et faisait comprendre
Que c'était ça,
Ou rien.
Elle-même, en somme,
C'était une ligne
Ou pas une ligne?
Un pont, pas un pont,
Un sentier, un filigrane?
Nous, souvent,
On pensait plutôt
Qu'elle était un mur, une charge.
On voulait donc la secouer
Pour tout de bon.
Mais cela aussi,
Et même pleurer,
Ne pouvait se faire
En dépit d'elle, contre elle,
Sans elle.
Ni caresser.
Tout ce qu'on a fait contre elle
A mal tourné.
Mais on a réussi quand même
A louvoyer, parfois,
A la convaincre
De jouer, de fléchir.
Et là encore
Elle a gagné.
Nos jeux contre elle,
C'était elle qui les menait.
Nous avons fait plus.
Nous l'avons allumée
Et elle a brûlé, elle brûle,
Et dans les flammes elle chante
Que c'est bien,
Qu'elle attend ça de nous,
Pour elle et pour nous.
Que nous irons loin,
Avec son accord
Crié par les flammes.
Car
C'est la raison.
Poème publié et mis à jour le: 12 March 2014