O légers feux de bord
Immense était la nuit et nous tous sans défense
Car cela se passait hors de toute musique dans un escarpement de soi-même à soi-même
Un espace cloué par une étoile naine
Et les glaïeuls coupés la main se sentait seule
Portes sans fond
Cellules noires où nous marchions ayant depuis longtemps déjà éteint dans la maison
Sans feu ni lieu j'arrive
au bout de ce voyage
Ne me demandez rien
Je n'ai pas de bagages
Simplement je regarde
tout seul obstinément
du côté de la mer
où s'est close l'étoile
Ni barque ni rivage
Les feux sont presque éteints
Quelques lueurs encore
d'enfance ici et là
Mais plus de fiançailles
Le point se fait petit
La porte se referme
L'oiseau du dernier vol
dans l'espace d'automne
s'éloigne sans un cri
Les pas nous sont comptés
Les matins sont ailleurs
Qui allume la lampe ?
Qui veut nous éclairer ?
Et pour qui ce manteau depuis toujours troué ?
J'alimente la laine de mes profonds oublis
Je vis comme la graine muette au fond du puits
Eteignez cette lampe qui dérange ma nuit
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012