Dans les chambres des vergers ce sont des globes suspendus que la course du temps colore des lampes que le temps allume et dont la lumière est parfum
On respire sous chaque branche le fouet odorant de la hâte
*
Ce sont des perles parmi l'herbe
de nacre à mesure plus rose
que les brumes sont moins lointaines
des pendeloques plus pesantes que moins de linge elles ornent
Comme ils dorment longtemps sous les mille paupières vertes!
Et comme la chaleur
par la hâte avivée
leur fait le regard avide !
L'ombre lentement des nuages comme un sommeil d'après-dîner
Divinités de plumes
(simple image
ou portant encore sous l'aile
un vrai reflet)
cygnes ou seulement nuages
peu importe
C'est vous qui m'avez conseillé
langoureux oiseaux
et maintenant je la regarde
au milieu de son linge et de ses clefs d'écaillé
sous votre plumage éperdue
La foudre d'août
Une crinière secouée balayant la poudre des joues
si hardie que lui pèse même la dentelle
Fruits avec le temps plus bleus
comme endormis sous un masque de songe
dans la paille enflammée
et la poussière d'arrière-été
Nuit miroitante
Moment où l'on dirait
que la source même prend feu
Le souci de la tourterelle c'est le premier pas du jour
la nuit lie
Feuilles ou étincelles de la mer ou temps qui brille éparpillé
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Ces eaux, ces feux ensemble dans et les montagnes suspendues : le cœur me faut soudain, comme enlevé trop haut
Où nul ne peut demeurer ni entrer voilà vers quoi j'ai couru la nuit venue comme un pillard
Puis j'ai repris le roseau qui mesure l'outil du patient
Images plus fugaces que le passage du vent bulles d'Iris où j'ai dormi!
Qu'est-ce qui se ferme et se rouvre suscitant ce souffle incertain ce bruit de papier ou de soie et de lames de bois léger?
Ce bruit d'outils si lointain
que l'on dirait à peine un éventail?
Un instant la mort paraît vaine le désir même est oublié pour ce qui se plie et déplie devant la bouche de l'aube
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012