Poèmes

Portovenere

par Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet

La mer est de nouveau obscure.
Tu comprends,

c'est la dernière nuit.
Mais qui vais-je appelant?

Hors l'écho, je ne parle à personne, à personne.

Où s'écroulent les rocs, la mer est noire, et tonne

dans sa cloche de pluie.
Une chauve-souris

cogne aux barreaux de l'air d'un vol comme surpris,

tous ces jours sont perdus, déchirés par ses ailes

noires, la majesté de ces eaux trop fidèles

me laisse froid, puisque je ne parle toujours

ni à toi, ni à rien.
Qu'ils sombrent, ces « beaux jours »!

Je pars, je continue à vieillir, peu m'importe,

sur qui s'en va la mer saura claquer la porte.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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