Poèmes

Vœux

par Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet

I

J'ai longtemps désiré l'aurore

mais je ne soutiens pas la vue des plaies

Quand grandirai-je enfin?

J'ai vu la chose nacrée : fallait-il fermer les yeux?

Si je me suis égaré conduisez-moi maintenant heures pleines de poussière

Peut-être en mêlant peu à peu la peine avec la lumière avancerai-je d'un pas?

(A l'école ignorée

apprendre le chemin qui passe

par le plus long et le pire)

II

Qu'est-ce donc que le chant?
Rien qu'une sorte de regard

S'il pouvait habiter encore la maison à la manière d'un oiseau qui nicherait même en la cendre et qui vole à travers les larmes!

S'il pouvait au moins nous garder jusqu'à ce que l'on nous confonde avec les bêtes aveugles!

III

Le soir venu rassembler toutes choses dans l'enclos

Traire, nourrir
Nettoyer l'auge pour les astres

Mettre de l'ordre dans le proche gagne dans l'étendue comme le bruit d'une cloche autour de soi



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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