Le passé retarderait l'éclosion du présent si nos souvenirs érodés n'y sommeillaient sans cesse. Nous nous retournons sur l'un tandis que l'autre marque un élan
avant de se jeter sur nous.
De la ceinture de tisons au reposoir des morves. Du rêve gris au commerce avec rien. Course. Premier col : argile effritée.
La terre, est-ce quelque chose ou quelqu'un? Rien n'accourt lorsqu'appel le la question, sinon une large barre, un opaque anneau, et quelque serveuse d'approches.
Pour l'ère qui s'ouvre : « A la fin était le poison. Rien ne pouvait s'obtenir sans lui. Pas le moindre viatique humain. Pas la plus palpable récolte. » Ainsi fulmine
la terre glauque.
Contre l'épaisseur diffuse d'un somnambulisme empoisonné, la répugnance de l'esprit serait fuite chiffrée, serait, plus tard, révolte?
Jeunesse des dupes, girolle de la nuit.
Eteindre le tumulte, sans un porte-respect, comme se desserre à l'aube l'arc-en-ciel de la lune.
Nous ne jalousons pas les dieux, nous ne les servons pas, ne les craignons pas, mais au péril de notre vie nous attestons leur existence multiple, et nous nous émouvons d'être de
leur élevage aventureux lorsque cesse leur souvenir.
Le vin de la liberté aigrit vite s'il n'est, à demi bu, rejeté au cep.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012