Partout l'air nous appelle, de l'horizon
aussi bien que de la poitrine.
L'avons-nous vivifié
à notre tour, lui apportant une forme lucide
avec des mots comme parmi les arbres ?
Seraient-ils nus et noirs, isolés en hiver,
pour eux le jardin sans clôture, l'océan proche,
la marée haute, ils font mieux que s'ouvrir,
ils livrent un passage.
Ces lèvres minces, durcies,
après tant de refus, que craignons-nous de perdre ?
Plutôt murmurer, plutôt balbutier :
quelques syllabes prononcées lorsque nous avançons,
les mots justes, généreux, se découvrent d'eux-mêmes,
ils n'ont pas à parler de nous, ils ne demandent pas
qui habite le seuil.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012