Poèmes

Eve, sans Trêve

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Et la
Coiffure, l'Art du
Front,
Cheveux massés à la
Néron
Sur des yeux qui, du coup, fermentent;
Tresses, bandeaux, crinière ardente;
Madone ou caniche ou bacchante;
Mes frères, décoiffons d'abord
I puis nous verrons.

Ah! les ensorcelants
Protéesl
Et suivez-les décolletées
Des épaules; comme, aussitôt,
Leurs yeux, les plus durs, les plus faux,
Se noient, l'air tendre et comme il faut,
Dans ce halo de chair en harmonies
Iactéesl.....

Et ce purgatif :
Vierge hier,
Porter aujourd'hui dans sa chair,
Fixe, un Œil mâle, en fécondée
L'âme doit être débordée 1
Ohl nous n'en avons pas idée!
Lenr air reste le même, avenant et désert....

Avenant,
Promis et
Jocondel
Et par les rues, et dans le monde
Qui saurait dire de ces yeux

Réfléchissant tout ce qu'on veut
Voici1 les vierges, voici ceux
Où la
Foudre finale a bien jeté la sonde.

Ah ! non, laissons, on n'y peut rien.
Suivons-les comme de bons chiens
Couvrons de baisers leurs visages
Du moment, faisons bon ménage
Avec leurs bleus, leurs noirs mirages
Cueillons-en, puis chantons : merci c'est bien, fort bien..



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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