Le ciel pleut sans but, sans que rien l'émeuve,
Il pleut, il pleut, bergère ! sur le fleuve...
Le fleuve a son repos dominical ;
Pas un chaland, en amont, en aval.
Les
Vêpres carillonnent sur la ville.
Les berges sont désertes, sans idylles.
Passe un pensionnat (ô pauvres chairs !)
Plusieurs ont déjà leurs manchons d'hiver.
Une qui n'a ni manchon, ni fourrures
Fait, tout en gris, une pauvre figure.
Et la voilà qui s'échappe des rangs,
Et court ! ô mon
Dieu, qu'est-ce qu'il lui prend ?
Et elle va se jeter dans le fleuve.
Pas un batelier, pas un chien
Terr'-Neuve.
Le crépuscule vient ; le petit port
Allume ses feux. (Ah ! connu.l'décor !).
La pluie continue à mouiller le fleuve,
Le ciel pleut sans but, sans que rien l'émeuve.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012