Falot, falotte !
Sous l'aigre averse qui clapote.
Un chien aboie aux feux-follets,
Et puis se noie, taïaut, taïaut !
La
Lune, voyant ces ballets.
Rit à
Pierrot !
Falot ! falot !
Falot ! falotte !
Un train perdu, dans la nuit, stoppe,
Par les avalanches bloqué ;
Il siffle au loin ! et les petiots
Croient ouïr les méchants hoquets
D'un grand crapaud !
Falot, falot !
Falot, falotte !
La danse du bateau-pilote,
Sous l'œil d'or du phare, en péril
Et sur les steamers, les galops
Des vents filtrant leurs longs exils
Par les hublots !
Falot, falot !
Falot, falotte !
La petite vieille qui trotte.
Par les bois aux temps pluvieux.
Cassée en deux sous le fagot
Qui réchauffera de son mieux
Son vieux fricot !
Falot, falot !
Falot, falotte !
Sous sa lanterne qui tremblote.
Le fermier dans son potager
S'en vient cueillir des escargots,
Et c'est une étoile au berger
Rêvant là-haut !
Falot, falot !
Falot, falotte !
Le lumignon au vent toussotte,
Dans son cornet de gras papier ;
Mais le passant en son pal'tôt,
O mandarines des
Janviers,
File au galop !
Falot, falot !
Falot, falotte !
Un chiffonnier va sous sa hotte ;
Un réverbère près d'un mur
Où se cogne un vague soûlaud.
Qui l'embrasse comme un pur,
Avec des mots !
Falot, falot !
Falot, falotte !
Et c'est ma belle âme en ribotte.
Qui se sirote et se fait mal.
Et fait avec ses grands sanglots,
Sur les beaux lacs de l'Idéal
Des ronds dans l'eau !
Falot, falot !
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012