Penser qu'on vivra jamais dans cet astre,
Parfois me flanque un coup dans l'épigastre.
Ah ! tout pour toi,
Lune, quand tu t'avances
Aux soirs d'août par les féeries du silence !
Et quand tu roules, démâtée, au large À travers les brisants noirs des nuages !
Oh ! monter, perdu, m'étancher à même
Ta vasque de béatifiants baptêmes !
Astre atteint de cécité, fatal phare
Des vols migrateurs des plaintifs
Icares !
Œil steril comme le suicide,
Nous sommes le congrès des las, préside ;
Crâne glacé, raille les calvities
De nos incurables bureaucraties ;
Ô pilule des léthargies finales.
Infuse-toi dans nos durs encéphales !
Ô
Diane à la chlamyde très-dorique,
L'Amour cuve, prend ton carquois et pique
Ah ! d'un trait inoculant l'être aptère.
Les cœurs de bonne volonté sur terre !
Astre lavé par d'inouïs déluges.
Qu'un de tes chastes rayons fébrifuges,
Ce soir, pour inonder mes draps, dévie.
Que je m'y lave les mains de la vie !
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012