Poèmes

Chant Sixième

par Henri Michaux

Henri Michaux

Dans l'abattement général, tout à coup la bataille, comme revigorée dans le silence, reprenait, nouvelle et avec de nouveaux moyens.

A nouveau le parti le plus fort bougeait, volait, se ruait, parcourait un continent, prenait des avantages formidables.
On attendait anxieux, les uns triomphants, les autres défaits.

Mais inutile brisement.

Il ne pouvait divorcer d'avec le malheur.

Personne, aucun peuple ne le pouvait et l'attente reprenait comme une vie de taupe.

Les patients écoutaient des voix libératrices franchir les continents.
Mais l'événement ne libérait rien, ne franchissait même pas un petit ruisseau et des oreilles soupçonneuses écoutaient les écoutants.

Menaçant de mille nouvelles menaces possibles, le
Temps, lentement, coulait, semblable à une interminable enfance.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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