Les grands hommes d'autrefois, les hommes divins, parlaient avec une grande paix, comme une main sur le cœur et l'on s'arrêtait, les écoutant, et des millénaires plus tard,
les écoutant toujours vous vous arrêtiez encore, comme si une main venait se poser sur votre cœur.
Il n'en était plus ainsi à présent.
De grinçants hurlements, et des façons de camion, et comme un entourage d'émeute.
L'époque était trompette, mais le souffle lui-même était sourd et angoissé, court et hypocrite.
Le
Colossal, lui-même, la grandeur n'y était pas.
Dans le triomphe, le crapuleux : on salissait les têtes tombées, on y poussait la canaille.
Les faucons, pour mieux tromper, s'habillaient en fauvettes.
Mais c'étaient des faucons.
Le reste n'avait jamais été aussi fourmi.
D'interchangeables idées de soldat de plomb que la haine même n'émulsionnait pas.
Tout était
Tribu,
Tribu!
Lugubres et farouches, se détournant des souvenirs des jours anciens, les hommes marchaient dans le tunnel, tendant le poing à leur passé, accusant les seins d'avoir
été trop beaux, accusant le soleil d'avoir été jaune et brillant, jetant inconsidérément ses pinceaux de douce chaleur.
On reprochait le riz à l'étincelle et au riz de ne pas donner d'étincelle.
Tout était nivelé.
A la
Reine d'être bonne dactylo.
Et docile à tous les prêches, l'homme abattu, docile, jusques à quand docile?
Pauvre
Pays, comment a-t-on pu t'aimer ainsi?
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012