Poèmes

Chant Quatorzième

par Henri Michaux

Henri Michaux

Démâté de tous mâts, le navire écoute le vent désormais inutile.
La
Tape de la balle est rapide qui frappe le guerrier, rapide et décisive.
Après, tout change.

Attente.
Attente démesurément longue.
Non, la soif ne fait pas lever la brise, il n'y faut pas compter.

En cette époque la disette gagna partout.
Les figures étaient contractées.
Le pain devint terreux.
Une pomme trouvée dans la terre était plus entourée qu'un proche parent.

En cette époque, la faim entra, la nourriture partit : partit pour servir sous le drapeau.
Le blé faisait du charbon, le lait nourrissait le canon.

Dans cette énormité mécanique, l'homme subalterne passait, essayant de ne pas se faire remarquer.

La quatrième croisade rapporta la lèpre, et toi, croisade pétaradante, que nous rapporteras-tu?



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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