Poèmes

Armoire

par Martineau Philippe

Voici que les volets de la chambre sont clos
et que la lampe, éteinte, éclaire de mémoire
afin de redonner le jour aux bibelots,
quand s’ouvre sans frapper la porte de l’armoire.

Est-ce à cause d’un chat qui garderait le lieu
et bondirait du meuble avant que je n’épie,
ou du fait que son maître en partance pour Dieu
signale à sa façon que mon œil est impie ?

Mais rien d’autre à présent qu’un silence profond,
comme celui qui vient après une prière,
avant que quelques pas au mur et au plafond
n’épaississent d’un cran la couche de poussière.

En dépit du matin, les volets restent clos
et quoique désormais je me refuse à croire,
je ne peux m’empêcher d’entendre des sanglots
quand se ferme en grinçant la porte de l’armoire.

Extrait de: 
PANTIN

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