Poèmes

Arbres Iii

par Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet

Arbres, travailleurs tenaces ajourant peu à peu la terre

Ainsi le cœur endurant peut-être, purifie

Je garderai dans mon regard

comme une rougeur plutôt de couchant que d'aube qui est appel non pas au jour mais à la nuit flamme qui se voudrait cachée par la nuit

J'aurai cette marque sur moi de la nostalgie de la nuit quand même la traverserais-je avec une serpe de lait

Il y aura toujours dans mon œil cependant une invisible rose de regret comme quand au-dessus d'un lac a passé l'ombre d'un oiseau

Et des nuages très haut dans l'air bleu qui sont des boucles de glace

la buée de la voix

que l'on écoute à jamais tue



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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