Le manteau d’Arlequin est orphelin la nuit,
Et dans l’obscurité seule luit la servante.
Les costumes sont nus dans les loges pleurantes.
Les palans sont levés. Le public est parti.
Le théâtre s’endort. C’est l’heure bienséante
Où le bourgeois repu digère son rôti.
Au cabaret voisin, où l’on se réunit
Après la comédie, toute la troupe chante.
Les masques sont à terre et les cœurs sont au ciel.
On prolonge le rêve ; on retient la féerie ;
On boit, on danse, on rit ; jeux, gags, espiègleries !
Dans les yeux des acteurs brillent des arcs-en-ciel.
Le spectacle est fini, mais la vie continue
Dans la ronde endiablée que la joie perpétue.