André Breton
Oeuvres poétiques
Biographie d'André Breton
André Breton (1896-1966) était un poète et un écrivain français. Il a vécu l'aventure surréaliste comme une expérience existentielle. Plus qu'un législateur – on l'a injustement appelé « le Pape du Surréalisme » – c'était un militant, un passionné, animé par la « pure joie surréaliste de l'homme qui, averti de l'échec successif de tous les autres, n'abandonne pas, part d'où il veut et, par un chemin très différent de ce qui semble raisonnable, arrive là où il peut ». Il découvre en Valéry le pouvoir subversif de l'intelligence pure; chez son ami Jacques Vaché, le sens de la provocation; et chez les aliénés que la psychiatrie a essayé de guérir pendant la guerre, le premier pas vers la psychanalyse.
Inscrit dans le groupe Dada vers 1920, il s'oppose rapidement à Zara. De ce mouvement nihiliste, il retiendra deux caractéristiques: la critique de la société contemporaine et du langage établi, véhicule et esclave de cette société, et la volonté de faire de la poésie un mode de vie. Dès 1919, exploitant les intuitions de Rimbaud et de Lautréamont, il découvre l'automatisme comme moyen de renouvellement de l'art. Il ne lui fallut pas trés longtemps pour s'en prendre à l'homme, dont l'être véritable est caché sous des conformismes socio-culturels: la psychanalyse, les jeux linguistiques, l'écriture en état d'hypnose, le sommeil, la folie, lui semblaient être des moyens particulièrement valables pour détruire ces conformismes et accéder à la « vraie vie »; ce sont les hypothèses qu'il défend dans le Manifeste du Surréalisme en 1924.
Animé d'une ardente volonté d'action, sa rébellion innée finira par aboutir à un engagement révolutionnaire (Deuxième Manifeste du Surréalisme, 1929), comme en témoignent les revues La Révolution Surréaliste et Le Surréalisme au service de la Révolution. Mais le surréalisme ne pouvait se soumettre à « un contrôle extérieur, pas même à un contrôle marxiste » : les relations de Breton avec le Parti Communiste ont toujours été délicates, même caractérisées jusqu'à sa mort par une rare violence, puisque son besoin absolu de liberté pouvait difficilement être soumis à l'appareil du Parti; il est vrai aussi que Breton s'était rapproché d'un trotskysme d'un certain esprit libertaire.
Parallèlement à son action politique, il poursuit ses recherches sur l'homme et le monde. Même lorsque la fin avouée est de répondre à un « qui suis-je ? » (Nadja, 1928). Il est curieux de certaines rencontres, d'êtres ou d'objets, de « coïncidences pétrifiantes » que le « hasard objectif » met sur son chemin comme autant de « signes » de l'existence du monde réel. La rencontre réelle de Nadja et l'expérience vécue avec elle et pour la jeune femme sont les cas les plus connus. Dans les années qui suivent, Bretón commence à publier des pamphlets et des écrits circonstanciels (Aurora, 1934 et Position politique du surréalisme, 1935), parmi lesquels se distingue l'Amour fou, 1937).
Exilé, pendant la guerre, en Martinique, il publie Martinique, charmeuse de serpents en 1948, puis se rend aux États-Unis avant de rentrer en France en 1946. Oublié et solitaire, il poursuit son œuvre, sans cesser d'ouvrir de nouvelles voies au surréalisme (Arcane 17, 1945 et Ode à Charles Fourier, 1947), ni de prodiguer des censures ou des encouragements à ses jeunes disciples. Sans doute Breton n'a-t-il pas écrit de grandes œuvres, à l'exception de Nadja, mais son travail incessant a contribué à faire du surréalisme « la rencontre de l'aspect temporel du monde avec des valeurs éternelles : l'amour, la liberté et la poésie ».
Son souci du monde, dans ses formes les plus quotidiennes, est constant dans ses œuvres; d'autre part, il est nécessaire d'y remarquer une dialectique entre réalité et surréalité, et de découvrir, sans recourir à l'idéalisme ou au spiritualisme, « l'au-delà, tout l'au-delà ». Le poète a eu recours à des valeurs éternelles, à de véritables forces de provocation, comme l'amour ou la poésie. Ces deux concepts nous permettent d'accéder à « l'aube des choses » et, en même temps, de découvrir la puissance créatrice du désir et de l'image multiple. Avec sa lutte incessante pour la liberté, il est réticent à « planter une étoile au cœur même du fini ». Bretón trouve, à travers sa recherche, une espérance merveilleuse, plus précieuse que toute certitude : « Je préfère, une fois de plus, marcher la nuit plutôt que de savoir que je marche à la lumière du jour », dit-il.
À partir de 1956, il est l'animateur d'une revue, Le surréalisme, même, dont le titre peut s'appliquer à l'ensemble de son œuvre. Cette œuvre, promesse de larges avenues qui mènent à des impasses mystérieuses (riches, bien sûr, d'images réfléchies à l'infini) est à elle seule porteuse de tous les traits, positifs ou négatifs, du mouvement surréaliste auquel il a donné son inspiration créatrice.
Il meurt le 28 septembre 1966 à l’hôpital Lariboisière à Paris. Sur sa tombe, est gravée: « Je cherche l’or du temps ».
Inscrit dans le groupe Dada vers 1920, il s'oppose rapidement à Zara. De ce mouvement nihiliste, il retiendra deux caractéristiques: la critique de la société contemporaine et du langage établi, véhicule et esclave de cette société, et la volonté de faire de la poésie un mode de vie. Dès 1919, exploitant les intuitions de Rimbaud et de Lautréamont, il découvre l'automatisme comme moyen de renouvellement de l'art. Il ne lui fallut pas trés longtemps pour s'en prendre à l'homme, dont l'être véritable est caché sous des conformismes socio-culturels: la psychanalyse, les jeux linguistiques, l'écriture en état d'hypnose, le sommeil, la folie, lui semblaient être des moyens particulièrement valables pour détruire ces conformismes et accéder à la « vraie vie »; ce sont les hypothèses qu'il défend dans le Manifeste du Surréalisme en 1924.
Animé d'une ardente volonté d'action, sa rébellion innée finira par aboutir à un engagement révolutionnaire (Deuxième Manifeste du Surréalisme, 1929), comme en témoignent les revues La Révolution Surréaliste et Le Surréalisme au service de la Révolution. Mais le surréalisme ne pouvait se soumettre à « un contrôle extérieur, pas même à un contrôle marxiste » : les relations de Breton avec le Parti Communiste ont toujours été délicates, même caractérisées jusqu'à sa mort par une rare violence, puisque son besoin absolu de liberté pouvait difficilement être soumis à l'appareil du Parti; il est vrai aussi que Breton s'était rapproché d'un trotskysme d'un certain esprit libertaire.
Parallèlement à son action politique, il poursuit ses recherches sur l'homme et le monde. Même lorsque la fin avouée est de répondre à un « qui suis-je ? » (Nadja, 1928). Il est curieux de certaines rencontres, d'êtres ou d'objets, de « coïncidences pétrifiantes » que le « hasard objectif » met sur son chemin comme autant de « signes » de l'existence du monde réel. La rencontre réelle de Nadja et l'expérience vécue avec elle et pour la jeune femme sont les cas les plus connus. Dans les années qui suivent, Bretón commence à publier des pamphlets et des écrits circonstanciels (Aurora, 1934 et Position politique du surréalisme, 1935), parmi lesquels se distingue l'Amour fou, 1937).
Exilé, pendant la guerre, en Martinique, il publie Martinique, charmeuse de serpents en 1948, puis se rend aux États-Unis avant de rentrer en France en 1946. Oublié et solitaire, il poursuit son œuvre, sans cesser d'ouvrir de nouvelles voies au surréalisme (Arcane 17, 1945 et Ode à Charles Fourier, 1947), ni de prodiguer des censures ou des encouragements à ses jeunes disciples. Sans doute Breton n'a-t-il pas écrit de grandes œuvres, à l'exception de Nadja, mais son travail incessant a contribué à faire du surréalisme « la rencontre de l'aspect temporel du monde avec des valeurs éternelles : l'amour, la liberté et la poésie ».
Son souci du monde, dans ses formes les plus quotidiennes, est constant dans ses œuvres; d'autre part, il est nécessaire d'y remarquer une dialectique entre réalité et surréalité, et de découvrir, sans recourir à l'idéalisme ou au spiritualisme, « l'au-delà, tout l'au-delà ». Le poète a eu recours à des valeurs éternelles, à de véritables forces de provocation, comme l'amour ou la poésie. Ces deux concepts nous permettent d'accéder à « l'aube des choses » et, en même temps, de découvrir la puissance créatrice du désir et de l'image multiple. Avec sa lutte incessante pour la liberté, il est réticent à « planter une étoile au cœur même du fini ». Bretón trouve, à travers sa recherche, une espérance merveilleuse, plus précieuse que toute certitude : « Je préfère, une fois de plus, marcher la nuit plutôt que de savoir que je marche à la lumière du jour », dit-il.
À partir de 1956, il est l'animateur d'une revue, Le surréalisme, même, dont le titre peut s'appliquer à l'ensemble de son œuvre. Cette œuvre, promesse de larges avenues qui mènent à des impasses mystérieuses (riches, bien sûr, d'images réfléchies à l'infini) est à elle seule porteuse de tous les traits, positifs ou négatifs, du mouvement surréaliste auquel il a donné son inspiration créatrice.
Il meurt le 28 septembre 1966 à l’hôpital Lariboisière à Paris. Sur sa tombe, est gravée: « Je cherche l’or du temps ».
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