Un chien rageur aboie dans le soir qui commence
Et les yeux gris d’un chat semblent vouloir pouvoir
Voir s’il n’attrape pas la queue de la démence
Mais s’occupe-t-il ce Mistigri de savoir
Si l’animal pleureur se lie à la folie
Ou s’il éprouve une vile mélancolie
Que l’approche d’un beau soir aurait pu prévoir
Le jour est parti la douleur est abolie
Par la lourde épaisseur du voile de la nuit
Qui pèse sur la fleur de la peur ramollie
Sans doute que le chat sait ce qu’au fou chien nuit
Dont la vie n’est pas dès l’aurore si jolie
Mais lui ne dit rien au lys et à l’ancolie
Surtout la nuit où ses yeux gris les voient en noir.