Poèmes

Tournesol - Chanson

par André Breton

André Breton

La voyageuse qui traversa les
Halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
El dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de

sels

Que seule a respires la marraine de
Dieu

Les torpeurs se déployaient comme la buée

Au
Chien qui fume

Où venaient d'entrer le pour et le contre

La jeune femme ne pouvait être vue d'eux que mal et de biais

Avais-je affaire à l'ambassadrice du salpêtre

Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée

Le bal des innocents battait son plein

Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers

La dame sans ombre s'agenouilla sur le
Pont au
Change

Rue
Gît-le-Cœur les timbres n'étaient plus les mêmes

Les promesses des nuits étaient enfin tenues

Les pigeons voyageurs les baisers de secours

Se joignaient aux seins de la belle inconnue

Dardés sous le crêpe des significations parfaites

Une ferme prospérait en plein
Paris

Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée

Mais personne ne l'habitait encore à cause des survenants

Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenant
Les uns comme cette femme ont l'air de nager
Et dans l'amour il entre un peu de leur substance
Elle les intériorise

Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux di cendre

Un soir près de la statue d'Etienne
Marcel
M'a jeté un coup d'œil d'intelligence
André
Breton a-t-il dit passe



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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