Poèmes

Star Salevoa

par Jean-Jacques Viton

le matin presque toujours il pleut sur les rues une bruine légère

la heya est une écurie

d'où surgissent les cris les râles

les souffles lorsque les lutteurs s'entraînent

dans l'odeur d'huile sucrée

ils perfectionnent la maîtrise de soi

la persévérance l'effort

les géants se rincent la bouche recrachent l'eau éparpillent le sel adaptent le tablier cérémoniel

nouent la ceinture de soie la corde rugueuse vérifient le chignon de la coiffure subtile montée haut en forme de feuille de gingko

l'un viendra de l'ouest et l'autre de l'est ils pénètrent à sept secondes d'intervalle

dans le cercle d'argile et de sable noir

lui frappe le sol de ses poings serrés

au signal de l'attaque donné par l'éventail

les corps énormes sont fulgurants

à l'intérieur de l'œil du serpent la partie ultime est la collision où parfois les membres se cassent

le triomphe se joue en trois minutes



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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