le matin presque toujours il pleut sur les rues une bruine légère
la heya est une écurie
d'où surgissent les cris les râles
les souffles lorsque les lutteurs s'entraînent
dans l'odeur d'huile sucrée
ils perfectionnent la maîtrise de soi
la persévérance l'effort
les géants se rincent la bouche recrachent l'eau éparpillent le sel adaptent le tablier cérémoniel
nouent la ceinture de soie la corde rugueuse vérifient le chignon de la coiffure subtile montée haut en forme de feuille de gingko
l'un viendra de l'ouest et l'autre de l'est ils pénètrent à sept secondes d'intervalle
dans le cercle d'argile et de sable noir
lui frappe le sol de ses poings serrés
au signal de l'attaque donné par l'éventail
les corps énormes sont fulgurants
à l'intérieur de l'œil du serpent la partie ultime est la collision où parfois les membres se cassent
le triomphe se joue en trois minutes
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012