Ce n'est encore qu'un petit halo, personne ne le voit, mais lui, il sait que de là viendra l'incendie, un incendie immense va venir, et lui, en plein cœur de ça, il faudra qu'il
se débrouille, qu'il continue à vivre comme auparavant (Comment ça va-t-il? Ça va et vous-même?), ravagé par le fea consciencieux et dévo-rateur.
Il est devant lui un tigre immobile.
Il n'est pas pressé.
Il a tout son temps.
Il a ici son affaire.
Il est inébranlable.
...et la peur n'excepte personne.
Quand un poisson des grandes profondeurs,
devenu fou, nage anxieusement vers les poissons de sa famille à six cents mètres de fond, les heurte, les réveille, les aborde l'un après l'autre :
«
Tu n'entends pas de l'eau qui coule, toi? »
«
Et ici on n'entend rien? »
«
Vous n'entendez pas quelque chose qui fait « tche », non, plus doux : tchii, tchii? »
«
Faites attention, ne remuez pas, on va l'entendre de nouveau. »
Oh
Peur,
Maître atroce!
Le loup a peur du violon.
L'éléphant a peur des souris, des porcs, des pétards.
Et l'agouti tremble en dormant.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012