O mal non mal qui doucement m'oppresses !
Crainte asseuree, o joyeuse douleur !
Rians souspirs, vermeillette pâleur !
Cœur abatu, sans aucunes destresses !
Affections qui estes les maistresses,
Et qui servez à mon esprit vainqueur !
Raison rangée, o bienheureux malheur
Qui m'abatant tout soudain me redresses !
O morte vie ! o tresvivante mort,
Qui maintenant au craint-desiré port,
Ma vie en mort, ma mort en vie eschanges !
Pren, laisse-moy, revien plus me tirer,
De ce combat, qui me fait souspirer,
Tant que je soy fait compagnon des
Anges.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012