Perdes, froissés, tués cette ame vagabonde,
Qui deslaissant ce jour cherche vostre manoir,
O puissance d'embas si vous avés pouvoir,
Sur les captifs d'amour qui dédaignent ce monde !
Vous espris qui tousjours allés faisant la ronde
A l'entour de nos cœurs, taschans nous décevoir,
Employés les secrets de tout vostre sçavoir,
Pour mettre en mon esprit une peine seconde.
Fuyés espris fuyés, vostre mort, vostre horreur,
Ployé sous les efforts de l'aveugle fureur
Qu'excite dans le sang une rage amoureuse.
Tout vostre vain pouvoir n'a pouvoir sur l'amour,
Je veux donq' encor voir les douceurs de ce jour,
Flattant en mon malheur ma vie malheureuse.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012