De feu, d'horreur, de mort, de peine, de ruyne,
Jours, nuits, ans, temps, moments, je me sens tour-
[menté,
Et sous les fers meurtriers de ma captivité,
Je vois l'amour cruel qui mon ame ruyne.
Je me perds de l'angueur, de douleur je me mine,
Ma vie fuyt de moy par trop de cruauté,
Et de mortels desdains mon esprit agitté
Sent le dernier effort qui ma vie termine.
Vous filles de la nuit, vous fureurs éternelles,
Vous qui froissez la bas dessouz voz mains cruelles
Les esprits eschappés du monde et de leurs corps
Chassés, de vos rigueurs la rigueur de ma gesne,
Et si la peine peut se chasser par la peine,
Faites fuyr de moy la mort par mille morts.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012