Sur la sombre minuit qu'une liqueur miellée
Avait cillé mes yeux d'un paresseux sommeil,
Un songe me fit voir en funeste appareil
La mort d'un pâle deuil piteusement voilée;
Ce songe me dura tant que l'aube emperléc
D'un éclat d'orient ramenât le soleil
Et que devers les deux à mon triste réveil
Je fis cette prière humblement désolée :
Vous,
Dieux, qui commandez à ce grand univers,
Aux cieux, à l'air, à l'onde, à la terre, aux
Enfers,
Las ! s'il est ordonné que la
Parque à cette heure
Vienne trancher ma vie, ô saintes
Déités,
Faites en ma faveur qu'adorant les beautés
De ma belle maîtresse, entre ses bras je meure.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012