Voici l'homme, ô mes yeux, quel objet déplorable!
La honte, le veiller, la faute d'aliment,
Les douleurs, et le sang perdu si largement
L'ont bien tant déformé qu'il n'est plus désirable*.
Ces cheveux (l'ornement de son chef vénérable)
Sanglantes, hérissés, par ce couronnement,
Embrouillés dans ces joncs, servent indignement À son test ulcéré* d'une haie exécrable.
Ces yeux (tantôt si beaux) rebattus, renfoncés,
Resalis, sont, hélas ! deux soleils éclipsés,
Le corail de sa bouche est ores jaune pâle.
Les roses et les lys de son teint sont flétris :
Le reste de son corps est de couleur d'opale,
Tant de la tête aux pieds ses membres sont meurtris.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012