De lente joye, et de douleur soudaine,
De longs desseins qui nous trompent souvent,
D'ardens désirs qui pourchassent le vent,
De vray tourment, et de liesse vaine.
De faux espoir, et de crainte certaine,
De mal sensible, et de bien décevant,
De plaisir mort, et d'un ennuy vivant,
De tout cela se plaist la race humaine.
Chetive race et mal-heureuse et foie,
Ton bien s'enfuit comme un
Tygre léger,
Ou comme un trait ou comme un vent qui vole.
De tes cotez le mal ne peut bouger,
Et toutesfois ceste vie t'afole
Chetive race et mal-heureuse et foie !
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012