Poèmes

Sieste Éternelle

par Jules Laforgue

Jules Laforgue

Le blanc soleil de juin amollit les trottoirs.
Sur mon lit, seul, prostré comme en ma sépulture (Close de rideaux blancs, œuvre d'une main pure),
Je râle doucement aux extases des soirs.

Un relent énervant expire d'un mouchoir
Et promène sur mes lèvres sa chevelure
Et comme un piano voisin rêve en mesure,
Je tournoie au concert rythmé des encensoirs.

Tout est un songe.
Oh! viens, corps soyeux que j'adore,
Fondons-nous, et sans but, plus oublieux encore;
Et tiédis longuement ainsi mes yeux fermés.

Depuis l'éternité, croyez-le bien,
Madame,
L'Archet qui sur nos nefs pince ses tristes gammes
Appelait pour ce jour nos atomes charmés.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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