Le soir quand j'entre dans la forêt de mon sommeil, lunettes d'ombre aux yeux chargés, écartant des buissons de lueurs, par d'obscurs sentiers cheminant vers la source des
larmes, les faisceaux de la nuit me précèdent.
Ce qui persiste du jour s'avance vers les yeux immobiles.
Nuit giboyeuse, ne sait-elle pas lier les mains du poème?
Et je voudrais t'aimerdeviendrait je t'aime...
Mais veille plutôt! car la terre est le grand vestige.
Défouis l'origine qu'elle garde, la grande trace où l'absence se fige.
L'espérance confie que t'attend un pays dont cet amour d'écrire est l'acte de naissance.
la grande apposition du monde
un champ de roses près d'un champ de blé et deux enfants rouges dans le champ voisin du champ de roses et un champ de maïs près du champ de blé et deux saules vieux
à la jointure; le chant de deux enfants roses dans le champ de blé près du champ de roses et deux vieux saules qui veillent les roses les blés les enfants rouges et le
maïs
Le bleu boit comme tache
L'encre blanche des nuages
Les enfants sont aussi mon
Chemin de campagne
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012