Poèmes

saint valentin

par MATHIEU Bernard Roger

Je n’ai rien vu venir, délicatesse d’un bel été
Je n’ai rien vu des ombres, indélicatesses de l’automne
Dans la tendresse de mes jours ta seule lumière me suffisait
Rien vu de l’onde qui blesse, ni rien d’un orage qui tonne.
De ces histoires empoisonneuses que la mort maquille
De ces masques qui insidieusement se faufilent.

Et le vent mauvais de l’hiver arriva déchirant mes entrailles
Dans le mauvais train poussé sur le ballast des vies qui déraillent.
Que faire dans le sang, les larmes et la douleur
Avec pour seule défense un poing tendu à la face des frayeurs

Sur cette voie, hurlant mes désespoirs de silence
La bouche béante comme celle d’un noyé dans un océan de malchance
Je sentais déjà la maladie me dévorer. Marécage.
Trop tard, me chuchotait une voix sournoise.
Une langue sinuant dans les herbes folles de Saint Saëns
Au milieu des âmes fauchées en déshérence
Tu n’étais pas là. Je t’ai cherché anxieux.
Et j’ai par hasard croisé le vert de tes yeux
« Où t’en vas-tu comme ça mon Mathieu? »

Fin de l’automne ma vie a trébuché méchamment
Dans des fossés profonds aux gouffres étranges
Mon regard s’est brouillé. Dans le mouvement
J’ai perdu ta main. Mais mon gardien ton ange
Du bout de l’ultime plume de son aile m’a repris
« Reste là, j’ai besoin de toi, je t’en prie »
Je n’avais plus d’avenir sans toi.
Alors je me suis battu. Battu contre quoi ?
Je ne le sais pas encore et si tout n’est pas fini
J’entrevois l’espérance d’un rayon radieux
Et ce vent d’amour de la Saint Valentin le voici
Tu es ma déesse Isis, celle qui parle aux Dieux
Je sens que ton amour me relève oui, je le sens.
Au bout des jours brille un nouveau printemps.
Un printemps Notre. Ensemble, tranquillement
Déjà écrasant un hiver vaincu dérivant.
Cette fois bien ensemble mordant à pleines dents dans le vivant
Depuis toujours enlacés poussés par nos cœurs
Nous sommes montés dans un autre train
Épousant un nouvel aiguillage prometteur.
Surtout, ne me lâche plus la main.
Il nous reste du chemin.
Vois ces fleurages qui illustrent nos émois
Ils tressent mes mots et ce que j’ai de plus précieux : TOI

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