FAIS CE QUE … doigt
Voici l’histoire à huis-clos, d’un garçon charmant.
L’histoire raide d’un enchantement.
Un doigt de reconnaissance et d’étonnement.
Doigt, je dois,
Doigt d’ici et d’ailleurs,
Doigt de latex,
Doigt je vois,
Doigt de moi et de toi,
Doigt qui rougeoie,
Doigt Chercheur,
Doigt qui se fourvoie
Doigt qui connaît son texte,
Doigt rêveur,
Doigt âme sœur,
Doigt par foi.
Doigt diamant sur ton microsillon,
Doigt qui parfois ne dit pas son nom.
Doigt philosophal,
Phalangiste dissident,
D’une main cannibale,
Sur l’autel d’un étonnant serment.
Doigt qui descend des vallées dociles
Doigt qui broussaille des chemins fébriles
Doigt fléchant de doux itinéraires
Doigt ciblant, déjà propriétaire.
Doigt à l’endroit, doigt à l’avers
A la recherche de nouveaux univers.
Et le voila doigt marchant droit comme une canne,
Doigt arpenteur, comme un maître de cérémonie
Doigt gesticulant dans un secret conquis
Doigt expert qui explore indiscret l’insondable
Doigt cavalier que le désir chicane
Doigt qui charge comme on joue sa vie
Doigt éclaireur, incandescente bougie
Doigt témoin qui ne se sent pas coupable
Doigt archet annonçant qu’ici commence
Ce qu’un violon appellerait une romance.
Doigt qui feuillette ton livre sacré,
Doigt qui balbutie sur tes lèvres et lit à tâtons,
Doigt qui s’enfonce dans ton texte,
Ecorne tes pages en cherchant le chapitre des Rois.
Doigt qui dérape comme un sage à satiété,
Doigt qui ombre dans ta caverne de Platon,
Doigt qui crie, torride et complexe
Doigt prophète de notre chemin, montre-nous la voie.
Doigt Licorne touchant à cœur la récompense.
Ce que dans les étoiles on nommerait silence.
Doigt élève des temples à la vertu,
Cherche avec doigté dans le noir,
Construits sans crainte, transmue,
Trouve l’entrée qui mène à l’espoir
Du porche au sanctuaire
Doigt de la parole perdue,
Montre l’initiation première,
De la vérité toute nue.
Soit le doigt d’apprenti qui appréhende,
Doigt du compagnon qui voyage,
Doigt qui guide dressant la baguette du maître
Soit l’outil qui travaille et transcende,
Doigt magique de tous les messages,
Doigt d’être et de savoir, soit le savant interprète
Celui qui ne peut entrer que s’il n’est géomètre
Là où le « i » devant le »G » se fait connaître.
Deux doigts se font compas
Ils s’ouvrent pour un pas de danse
Deux doigts qui risquent un entrechat,
Pas chaloupé rodant par complaisance,
Doigt d’odeur qui cherche avec fureur
A être débiteur mais aussi serviteur,
Un soir visiteur, colonne dans ton temple,
Adorateur cherchant sa récompense.
Un, deux, trois doigts qui avancent,
Vers un trésor de vérité, la connaissance.
Doigt d’incarnat relevant le gant,
Doigt dehors comme doigt dedans,
Doigt agent s’immisçant dans l’entregent,
Doigt brut polisson polissant l’étoile d’argent,
Doigt libre mais qui aussi s’abandonne,
Car c’est celui qui offre et qui donne.
Le doigt de bon sens serait-il une truelle,
Qui raconte en silence des histoires gestuelles ?
Il lisse et glisse sur l’arête de la pierre belle,
Vérifiant si le travail bien fait mérite un rappel.