Confinement

Confinement et isolation
Explication d'un malentendu

J’ai comme tous les jours déprimés
... en regardant la télé
J’ai inlassablement écouté les interrogations
.... en ne comprenant pas les questions
J’ai pendant de longues heures durant
... pleuré en écoutant nos « dirigeants ».
J’ai, j’ai, j’ai ... relu une nouvelle fois
.... le journal d’hier
Mon facteur plus souvent que parfois
... me fait le coup de la livraison buissonnière
J’ai donc décidé à partir de maintenant
... et pendant tout le confinement
Face au Service public défaillant
...de faire la grève du timbre d’affranchissement.
En relisant mon quotidien d’hier l’info à peine défraichie
Je me suis aperçu qu’il était encore tout neuf
Le nombre d’hospitalisés n’avait en rien grossi
Ouf ! Les nouvelles ne sont pas que du bluff
Donc j’avais oublié bêtement mes mots croisés
En onze lettres il m’était proposé: confinement
Navrant ne fait que sept...errements ? Comprimant ?
Ménagement ? déprimant ? désagrément ? isolement ?
Conjugalement ? Arasement ? J’ai trouvé : harcèlement !
Je suis victime de violences conjugales
D’un violent harcèlement qu’on jugera illégal
M’aideras-tu à faire les poussières ?
M’aideras-tu aux tâches ménagères ?
Que penserais-tu de nettoyer les verrières ?
Et de passer en revue un inventaire à la Prévert
Et la journée passée douloureusement sous le harnais
Voila que le soir il me faille encore dignement assumer
Je rêve et je pense bientôt mettre l’idée à exécution
Des amis à moi adepte de la vidéo conférence
Le soir venu allument les écrans de la déraison
Aussi j’ai décidé de devenir l’as du confinement
Nous sortirons nos instruments à l’unisson
Nous jouterons, dans nos salons, fêtant le dénuement
Convoquerons les Hospodars et autres orphéons
Ça va chauffer sous les sunlights des vidéos
Les adeptes des Guillaume Apollinaire
Voila, des temps nouveaux, les nouveaux héros
Confinés unissons-nous soyons révolutionnaires
Inventons le virtuel actif, ouvrons nos écrans bienaimés
Allons enfants de la patrie le confinement est arrivé !
Marchons, marchons....