Qui taillera cette vigne
Au pâle soleil d’hiver ?
— Là-haut, passeront des cygnes ;
Là-bas, les blés seront verts —
S’il te regarde d’ici,
Il te verra frileuse et fine ;
Mais il aura d’autres soucis
Que ta fine beauté divine ;
Et nul autre, d’heures en heures,
Jour par jour, et saison par saison
— Que tu souries ou pleures
Au long de tes horizons —
Nul autre, attentif et grave,
Souriant et triste à la fois,
Ne suivra le geste suave
De ta lèvre qui chante à mi-voix.
Extrait de:
La Partenza, (1899) Poème publié et mis à jour le: 14 February 2023