Dormir et rire d’aise, un sommeil : je divague ;
Dormons : le mal d’aimer, ô cœur, t’a ravagé ;
Et je me sens, ce soir, si follement âgé
Que je me crois le survivant d’un monde vague.
La nuit est formidable et triste à tout jamais,
Un souvenir qui hante emplit l’ombre déserte ;
Mon regret est futile et mon désir inerte
N’appelle plus l’espoir des rêves abîmés ;
Dormons: il n’est plus rien sous le crêpe d’azur
Où s’est drapée à tout jamais la vieille joie ;
Tes ailes, que le saint désir ouvre et déploie,
Retombent, ton espoir d’aimer est presque impur...
Je divague au retour des vaines lassitudes,
N’avions-nous pas rêvé d’autres béatitudes ?
Poème publié et mis à jour le: 14 February 2023