Invisibles, ils signent partout leur présence: traces laissées dans la poussière jaune, déjections qui les identifient et datent leur passage, restes des repas —
tibias, vertèbres, omoplates, bucranes — nature environnante dont ils ont modifié l'aspect, arbres écorcés, cassés, arrachés par les éléphants,
branches broutées par les girafes, trous creusés dans les termitières par les gourmands fourmiliers.
Le silence même, sur cette brousse, a une odeur de peau qui court.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012