A la grande entrée de la ville
quand le soleil est bas.
La circulation se traîne, épaissit.
Tel un dragon paresseux, étincelant.
Je suis un des écailles du dragon.
Soudain, le soleil incandescent
est au milieu du pare-brise
et me submerge.
Je suis translucide
et une écriture inscrit
en moi
des mots tracés à l'encre sympathique
qui surgissent
lorsqu'on tient le papier au-dessus de la flamme !
Je sais qu'il me faut partir très loin
traverser la ville et aller plus
loin encore, jusqu’à ce que vienne l'heure de sortir
et de marcher longuement dans la forêt.
De suivre les traces du blaireau.
L'obscurité se fait, difficile d'y voir.
Mais là, sur la mousse, il y a des pierres.
l'une est précieuse.
Elle peut tout convertir :
elle sait faire briller l'obscurité.
C'est un commutateur pour le pays entier.
Tout y est raccordé.
La regarder, l'effleurer.
Poème publié et mis à jour le: 03 July 2019